Il y a de cela plus de deux ans depuis que je suis au courant de sa mort, mais j'ai fini par tout accepter une semaine avant sa mort. C'est pourquoi la nouvelle de sa mort ne m'a pas trop bouleversé. Plus qu'un père, Rogeste fut un ami, un frère.
Notre relation fut professionnelle et confiante. Il croyait en moi quand j'étais au volant d'une voiture. Quand il ne pouvait pas dormir, on avait l'habitude de dialoguer au milieu de la nuit. Quand j'avais échoué aux examens du bacc I, il ne m'avait pas blâmé mais il a dit que c'était Dieu qui conduisait. Les réponses à mes questions étaient toujours dans sa bouche.
Il a pris soin de nous, en Haïti ou en République Dominicaine. On n'avait jamais manqué de nourriture. Franchement, j'avais pensé qu'il allait mourir à l'âge de 100 ans. Après maintes réflexions, j'ai fini par comprendre qu'il n'allait pas pouvoir vivre trop de temps parce qu'il avait trop travaillé. Il aurait eu beaucoup de souffrances à endurer dans son corps. Nous allons continuer sur sa trace, car il est notre modèle.
Goderson Lubérisse (Roro)
Propos recueillis par
Jérôme Dorsonne Emerson
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